Dr Young
31 Aug
31Aug


Beaucoup de gens pensent que la richesse est la meilleure chose qui soit. Les femmes, souvent obsédées par l'argent et le luxe, les hommes, toujours en quête de fortune pour les satisfaire, voilà le tourment perpétuel des âmes sans scrupules. Moi aussi, j'ai emprunté ce chemin, mais contrairement à beaucoup d'autres, j'ai su m'arrêter à temps.


Je m'appelle Larss, et voici l'histoire de ma vie.


Je suis un mec plutôt dynamique et comique, toujours souriant avec tout le monde et sympa. J'ai une incroyable capacité d'adaptation et je noue des relations d'amitié rapidement avec n'importe qui en très peu de temps.


Avant, je n'étais qu'un gars ordinaire et, comme tout le monde, je ne pensais qu'à moi-même. Je fréquentais des amis issus de familles aisées alors que moi, je n'étais qu'un simple gars qui luttait pour survivre.


Téléphones de luxe, vêtements chers, boîtes de nuit, prostituées séduisantes, telle était la routine de mes potes. J'essayais tant bien que mal de les suivre, mais j'étais toujours à la traîne, toujours en décalage.


Un jour, fatigué de me faire humilier, j'ai décidé de me faire de l'argent, coûte que coûte. J'ai parcouru les petits guérisseurs du quartier, mais aucun n'a su me convaincre. Puis, j'ai croisé un type dans la rue, très simple, en culotte et t-shirt, mais son parfum n'avait rien de banal ; je sentais au fond de moi que cet homme était extrêmement riche.


Il était venu acheter des trucs dans une boutique du quartier et avait plein de sacs, alors je me suis proposé de l'aider, et il accepta. Je l'ai accompagné jusqu'à chez lui, et comme mon intuition me l'avait soufflé, il était riche. Sa maison, clôturée, avait deux niveaux.


Une très grande maison avec une décoration hallucinante et luxueuse. Nous sommes entrés, et son salon était magnifique. Il m'a dit de déposer les affaires dans la cuisine, où se trouvait sa femme, une très belle femme, aux courbes de rêve. En la voyant, je me suis senti insignifiant face à tant de beauté. J'ai déposé les sacs et suis sorti de la cuisine.


Je m'apprêtais à partir quand le type me dit :


— Attends, mon ami ! Merci pour ton aide, mais tu ne peux pas partir comme ça, la nourriture est prête, mange un petit bout avec nous.


Il ajouta :


— Au fait, je ne me suis même pas présenté. Je m'appelle Daniel et celle que tu as vue dans la cuisine, c'est ma femme, Mica.


Et je dis :


— Moi, c'est Larss.


Alors, je me suis installé et nous avons mangé. Après, je me suis levé pour partir, mais il m'a demandé :


— Tu veux devenir comme moi ? Je veux dire, riche ?


Et moi :


— Non ! Je suis bien comme ça.


Puis il ajouta :


— Je t'ai vu sortir de chez le guérisseur, et il m'a dit pourquoi tu étais venu. Alors ?


J'ai répondu :


— Oui, mais je ne sais pas comment.


Il m'a alors dit :


— C'est facile ! Viens me voir à 21h.


Vers 21h, je suis revenu le voir et il m'emmena dans une pièce au sous-sol de sa maison.


Dans cette pièce, il y avait des symboles étranges et une odeur très particulière s'en dégageait. En un instant, l'atmosphère changea, l'obscurité envahit la pièce, et c'est là que j'ai vu...

Après quelques instants, j'ai aperçu une silhouette assise dans cette obscurité totale. Elle portait une veste sombre et une cravate rouge, un rouge éclatant comme du sang frais.


Son visage restait caché dans l'ombre. Puis, la silhouette s'est avancée vers moi et a dit :


— Si tu parviens à me voir et à rester calme, c'est parce que tu as un esprit fort et une volonté de fer. Beaucoup m'ont aperçu et ont perdu la raison. Alors, dis-moi, que veux-tu ?


Je lui ai répondu :


— Je veux tout.


Il a alors demandé :


— Tu veux tout ? Mais à quel prix ? Qu'as-tu à m'offrir ? Comme tu le sais, le monde fonctionne sur un échange perpétuel : une naissance ici, une disparition là-bas. Alors, parle, je t'écoute.


— Je vous offre mon essence vitale, lui dis-je.


La silhouette s'éloigna et dit :


— Garde ton essence, mais souviens-toi bien de ce que je t'ai dit. Prends cette bague et demande-lui ce que tu veux.


Je mis la bague à l'un de mes doigts, et soudain, je me retrouvai dans la pièce, avec Daniel derrière moi. Nous sommes sortis de là.


De retour chez moi, allongé sur mon lit, je me suis mis à réfléchir. Que faire ? J'avais obtenu ce que je désirais. En un clin d'œil, ma vie avait changé : j'avais de l'argent en abondance, je louais une maison de rêve, et je vivais au même niveau que mes amis, voire au-dessus d'eux. Argent, relations, voitures...


Il me suffisait d'un geste pour obtenir ce que je voulais. Un mois s'était écoulé et je baignais dans le bonheur, mais c'est alors que j'ai réalisé que quelque chose clochait. Mes nuits en boîte, mes journées passées avec des femmes ...


Je n'avais plus de moments de repos, et quelque chose d'étrange se produisait : toutes celles qui me disaient être enceintes se ravisaient deux jours plus tard. J'avais commencé à avoir des doutes.


Un jour, j'ai invité une jeune femme chez moi. Elle était belle, avec toutes les qualités qu'on recherche chez une femme. Habillée de façon séduisante, nous avons bu et mangé, puis je l'ai emmenée dans la chambre. C'est alors qu'elle m'a dit qu'elle n'avait jamais été avec quelqu'un. J'en ai tenu compte lorsque nous sommes passés à l'acte.


Mais après cela, je ne ressentais plus rien : plus de joie, plus de plaisir. Une semaine plus tard, j'ai appris une nouvelle bouleversante : la jeune femme avec qui j'avais passé la nuit, et qui en était à sa première expérience, était décédée.


Cette nuit-là, des sueurs froides m'ont envahi, et j'ai compris ce que la silhouette dans l'obscurité m'avait dit. En somme, plus grande était ma demande, plus grand était le prix à payer. Comme il l'avait dit :


— Le monde fonctionne sur un échange perpétuel, une naissance ici, une disparition là-bas.


Un paradoxe que je commençais à saisir.


J'avais cessé de faire de grandes demandes et me contentais de petites choses, mais cela ternissait mon image de personne influente. Et une nuit, la silhouette de l'obscurité est revenue me voir. Elle portait la même veste, mais sa cravate était différente, et c'est là que j'ai vu...


J'ai vu le visage de l'homme de la nuit. Il avait une apparence difficile à décrire, avec une cravate en forme de serpent. J'étais figé devant lui, mais étrangement, je n'avais pas peur. Il me demanda :


— Tu te défiles devant tes peurs ? Tu te rappelles de ce que tu m'avais dit : "Je veux tout", mais maintenant, tu ne veux plus rien. Quelle est ce retournement de situation ?


Je lui ai répondu :


— Pourquoi ne prends-tu pas ma vie ? J'ai assez causé de souffrance, mais maintenant, je veux arrêter.


Il s'avança vers moi, arborant un sourire, et dit :


— Prendre ta vie ? Tu es vraiment naïf. Vois-tu, lorsqu'on fait un pacte avec le diable , on ne décide pas des règles et on ne joue pas avec lui. Si tu veux arrêter, dis-le.


Et moi, je lui ai répondu :


— En gros, oui ! Mais est-ce possible ou bien est-ce juste une illusion ?


L'homme de la nuit s'en alla et, du jour au lendemain, je commençais à perdre peu à peu mes biens. Des événements étranges se produisaient, et je perdais toute ma fortune. Je retournais à ma vie d'avant, et étrangement, j'en étais un peu content, sauf pour un détail : j'avais toujours la bague que l'homme de la nuit m'avait donnée.


Je ne m'en préoccupai pas pour l'instant. Je commençais à mener une vie tranquille, comme avant. Mes amis et toutes les relations influentes que j'avais nouées m'avaient abandonné, car un homme sans argent comme moi ne méritait plus leur attention.


Je suis retourné à mes petites combines pour survivre, et comme par miracle, je commençais à m'en sortir. Après quelques semaines, j'ai rencontré une fille magnifique, malgré ma situation financière.


Elle s'appelait Nadia. Nous nous comprenions bien, elle et moi. Nous avions des points communs et des histoires de notre enfance similaires. Je commençais à m'attacher à Nadia, et elle aussi. Je lui donnais tout mon amour.


Après quatre mois, elle est tombée enceinte de moi. Le jour où elle m'a annoncé la nouvelle, j'étais aux anges, mais deux jours plus tard, elle est tombée gravement malade. J'étais perdu dans mes pensées. Nous avons consulté presque tous les hôpitaux et les guérisseurs de la ville, mais sans résultat.


Je réfléchissais beaucoup et je savais d'où venait la maladie. Je suis allé voir Daniel. Il savait pourquoi j'étais là, et il m'a conduit directement dans sa pièce secrète. Dans cette pièce, l'homme de la nuit m'attendait..

L'ombre du mal me suivait toujours.


J'entrai dans la pièce, et l'homme de la nuit m'attendait de pied ferme. Il était assis sur une chaise peu ordinaire, décorée de crânes et recouverte d'une substance semblable à du sang. Il me dit :


— Salut ! Tu viens enfin me voir. Vas-y, parle.


Je lui répondis :


— Je veux que tu laisses ma femme et notre enfant, et que tu prennes ma vie à la place.


Il rit et me dit :


— Ta vie n'a aucune importance pour moi. Mais ce sont celles de tes proches qui m'intéressent. Tu as voulu rompre notre pacte, alors je te punis.


Je voulus enlever la bague, mais il m'arrêta :


— Si tu retires la bague, ta femme et son bébé mourront. Alors décide-toi : soit tu restes ma marionnette, soit tu perds ta femme et tu deviens libre.


Je n'avais plus de mots. Il me regarda, riait comme un enfant, et ajouta :


— Quand on fait un pacte avec le diable , on ne décide pas des règles. Je ne perds jamais.


Je suis sorti de la pièce et suis allé voir ma bien-aimée. J'étais hésitant au début, mais je me suis lancé.


J'expliquai à Nadia mon passé et les conséquences de mes actes sur elle et notre enfant. Étonnamment, elle ne dit rien et écouta mon récit jusqu'à la fin.


Elle me dit quelque chose de très intrigant et brutal :


— Tu n'as pas à te culpabiliser. Nous avons tous commis des erreurs, et moi non plus, je n'y fais pas exception. Avant de te rencontrer, j'ai fait des choses inavouables. J'étais une femme qui utilisait les autres pour son propre profit, et j'aimais voler ceux avec qui je passais la nuit. Cela ne fait que deux mois que j'ai arrêté, et voilà mon châtiment. Mais si je dois mourir aujourd'hui, je mourrai sans regret, car tu es la plus belle chose qui me soit arrivée. Je t'aime, Larss.


Après ces mots, elle rendit l'âme.


Je pleurais de toutes mes forces, allant même jusqu'à envisager de mettre fin à mes jours, mais je n'eus pas le courage. Deux semaines après sa mort et son enterrement, je retournai voir l'homme de la nuit. J'y allais pour lui rendre la bague. En entrant dans la pièce secrète, j'ai vu toutes les personnes qui étaient mortes à cause de moi, autour de l'homme de la nuit.


Il y avait beaucoup de gens, tous portant une chaîne autour du cou, comme s'ils étaient ses esclaves. Mais il avait gardé deux personnes à ses côtés, sans chaîne.


Je me suis approché, et j'ai vu ces personnes. C'étaient ma femme et notre enfant qui venait de naître. Je me suis mis à pleurer, et l'homme de la nuit me dit :


— Vois-tu, chère marionnette, le mal ne pactise jamais sans en sortir perdant . Te voilà de nouveau devant moi, comme la première fois, mais maintenant, tu es encore plus misérable. Tu n'avais rien, je t'ai tout donné, et maintenant, tu n'as plus rien. J'ai gagné des vies, et toi, rien.


Je retirai la bague et la lui lançai au visage. Il l'avala et dit :


— Le désespoir, voilà donc mon prix. Je ne me nourris pas du bonheur, mais du malheur des gens. Maintenant, tu es libre. Va-t’en d'ici et va pleurer sur ton sort.


Je suis sorti de la pièce et rentrai chez moi en pleurant.


Mais à ce moment-là, tout n’était pas terminé. La tentation de replonger dans les ténèbres était devenue encore plus forte. J’avais l’impression qu’un aimant m’attirait vers l’homme de la nuit, mais mon amour pour Nadia et son sacrifice m’ont permis de tenir.


Un jour, en sortant de chez moi, j’ai vu Daniel avec sa femme. Il m’a aperçu, s’est approché de moi et m’a dit :


— Bonjour Larss. Je ne te demanderai pas d’excuse, ni quoi que ce soit. Ta détermination était si grande que je ne pouvais pas t’arrêter au début. L’homme de la nuit t’avait remarqué et m’a demandé de t’amener à lui. Tout était prévu.


Et je lui répondis :


— Hein ! Que dis-tu ? Je comprends mieux... C’est donc ça cette sensation que je ressentais. Il me voulait depuis le début. Mais dis-lui une chose : "Le monde est en perpétuelle évolution, moi aussi j’ai bien évolué." Mais dis-moi, qu’est-ce qui t’enchaîne à lui ?


Il me répondit :


— Peux-tu te défaire du diable quand tu as épousé sa fille ?


Ensuite, je regardai sa femme, et je me retournai aussitôt. Elle était d’une beauté sans pareille, que je ne pourrais décrire. Daniel partit en me faisant signe d’adieu, et nous ne nous revîmes jamais. Sa maison disparut, mais ce n’était pas le cas pour l’homme de la nuit. Il est là, près de chacun de nous, attendant un seul moment de faiblesse pour nous dévorer.


Luxe, femmes, voitures... tous ces biens matériels ont gâché mon existence. Maintenant, je vis comme tout le monde. Je me débrouille pour survivre, reclus, car je sais que j’ai toujours l’ombre du mal avec moi. Mais désormais, j’ai des objectifs et j’ai Dieu pour me soutenir. Il m’a piégé une fois, et je ne retomberai plus. 


Gourmandise, colère, luxure, orgueil, envie, paresse, avarice... Voilà les sept péchés capitaux qui envoûtent l’homme. Le vice est partout, les ténèbres sont partout, mais la lumière divine nous éclaire dans cette immense obscurité. Peu importe, car l’idiotie de l’homme restera éternelle, mais gardons la foi !


J'ai sacrifié mes proches pour des plaisirs vains, sans rien gagner en retour.


L'idiotie de l'homme restera éternelle ! Je m'appelle Larss, et voici mon histoire.


Auteur : Dr Young 

Source : Tirée des faits réels de la société.


F. I. N








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