Quand le ciel est si clair, on dit que c’est la pureté de la mer. Alors, je n’ai jamais cessé de voir le lever et le coucher du soleil, car j’aime cette pureté. Mais qu’en est-il de l’être humain ? Perfide, trompeur, menteur, et bien d’autres défauts... Pourtant, même le plus insensible des hommes peut trouver l’amour.
Je m’appelle Alty, j’ai 24 ans. Je suis un mec simple, qui n’a rien à envier aux autres. Je suis assez dynamique et je sympathise facilement avec n’importe qui.
Je suis à l'université, et je suis un grand fan de mangas, un otaku, comme on nous appelle.
Toute ma vie, j’ai été seul... enfin, en termes de couple. J’ai toujours eu du mal à entretenir une relation. Je suis le genre d’homme qui s’enfuit lorsque les choses deviennent sérieuses. Je ne réfléchis pas et je m’en vais.
En psychanalyse, on parle de répulsion instinctive. On repousse systématiquement ceux qui veulent trop se rapprocher de nous, à cause d’un traumatisme antérieur. Beaucoup de mes relations se sont brisées pour cette raison. Je n’aimais tout simplement pas paraître vulnérable devant les gens, sauf devant elle.
Elle seule a su briser ma barrière, pénétrer mon cœur, et s’y installer.
Avant, je pensais qu’être en couple avec quelqu’un ne servait qu’à assouvir des désirs physiques, rien de plus. Pour moi, les sentiments venaient au second plan, ou peut-être avais-je tout simplement peur de dévoiler mon cœur et de me sentir vulnérable.
Donc, je me suis toujours évadé de toutes mes relations quand elles devenaient trop sérieuses, car pour moi, c’étaient des prisons. Du moins, jusqu’à ce que je la rencontre.
Un jour, je revenais de mes cours et, comme d’habitude, je passais souvent par une faculté voisine pour saluer quelques amis. Mais ce jour-là, je me suis arrêté un peu plus longtemps et de loin, j’ai vu une scène qui m’a fait sourire.
Il y avait une fille assise, très belle je dois dire, qui se faisait aborder. Un gars essayait de la séduire. Bien que la fille soit sympa et répondait gentiment au gars, je sentais un malaise.
Pour le gars, puisque la fille lui répondait, c’était un signe encourageant, alors il ne voulait pas céder et se faire rejeter.
Mais ça devenait gênant pour nous, les hommes, de se rabaisser à ce point. J’ai donc décidé de lui rendre service à ma manière.
Je me suis approché d’eux et j’ai salué la fille :
— « Salut chérie, désolé pour le retard. Tu m’as beaucoup attendu ? »
C’était une technique que j’avais vue dans un film. À ma grande surprise, elle a répondu :
— « Toi vraiment, je suis fâchée, mais c’est bon, viens t’asseoir mon bébé. »
En entendant cela, le gars a vite compris qu’il n’était pas le bienvenu et est parti. Bref, je l’avais aidée à ma manière. Tout de suite après son départ, je me suis levé et lui ai dit :
— « Bon, je crois que tu es libérée. Salut et à la prochaine. »
Elle n’eut pas le temps de me répondre. Elle était surprise, pensant que c’était une technique de drague, que j’allais revenir, mais non, je rentrais chez moi.
Elle continuait de me regarder fermement, mais je ne me suis pas retourné, alors elle s’est levée et m’a suivi.
Elle m’a rattrapé à la sortie de l’établissement et m’a dit :
— « Hein ! Tu t’en vas aussi ? Comment une aussi belle fille que moi ne te fait aucun effet ? »
Je répondis simplement :
— « Hum ! Tu es belle certes, mais tu ne m’intéresses pas, tu n’es carrément pas mon genre. »
C’était faux, bien sûr. Elle répliqua :
— « Pourquoi tu m’as aidée alors ? Fallait laisser l’autre continuer, lui au moins me trouvait à son goût. »
— « Parce qu’il était ridicule. Tu es sympa de lui parler, mais j’ai ressenti ton malaise », lui ai-je répondu.
Irritée, elle a lancé :
— « On va jouer à un jeu : tu me donnes ton numéro et je te laisse seulement 2 semaines. Tu vas tomber fou amoureux de moi et quand tu le seras, je vais te refuser et te plaquer. »
Un otaku ne refuse jamais un défi, alors j’ai répondu :
— « Si tu m’as suivi jusqu’ici, c’est que je t’intrigue. Même défi : dans 2 semaines, c’est toi qui seras folle de moi. »
— « Que le combat commence ! » avons-nous déclaré en chœur.
Les quelques jours suivants furent un vrai combat. Elle usait de tous ses charmes pour m’avoir, et moi, de mes techniques de séduction façon Hitch. Téléphone, rendez-vous, balades, et bien d’autres, chaque tentative était une guerre.
Au bout d’une semaine, j’ai baissé ma garde. Elle s’appelait Angélique, mais tout le monde l’appelait Ange. Elle était admirable, agréable à regarder, sympa, belle, et magnifique. Souriante et gentille. Je sais, ça semble exagéré, mais c’est ce que je ressentais.
Avec elle, je n’avais plus peur de me dévoiler, de me sentir vulnérable. Je pouvais tout lui dire.
On avait les mêmes centres d'intérêt : les mangas, la musique, la lecture, les webtoons... Comment ne pas tomber amoureux d'elle ? C'était le genre de fille qu'on ne rencontre qu'une seule fois en mille ans : L'âme sœur.
Je lui ai confié des choses sur moi que personne d’autre, à part ma famille, ne connaissait. J’étais totalement vulnérable devant elle.
En fin de compte, j’avais cédé et commencé à avoir des sentiments pour elle. Et ironie du sort, elle aussi, et elle ne pouvait pas le cacher.
En deux semaines, jour pour jour, j’étais complètement fou d’elle. Ainsi, vint le moment de vérité.
On se retrouva quelque part, et sans tarder, elle me posa la question :
— « Alors, monsieur insensible, tu es amoureux de moi ? Suis-je toujours pas ton genre ? »
Sur ces mots, je ne pouvais pas me défiler et j’ai répondu :
— « Oui, je suis fou de toi et je vais pas te mentir. Tu es la seule avec qui je peux me sentir en sécurité et j’aime vraiment ta présence. Je sais, tu peux me plaquer et t’en aller mais cette fois au moins, je ne m’enfuirai pas et j’assumerai. Ange, je suis fou amoureux de toi. »
Elle se leva sans dire un mot et s’en alla. Elle bloqua mon numéro. Bref, j’avais perdu le défi et c’était la règle.
Comme quoi, tout ne se finit pas toujours si bien en amour. C'était un choc pour moi, mais je ne pouvais rien y faire. Ma première histoire d'amour véritable était un échec.
Quelques jours plus tard, j’ai appris qu’Ange était déjà en couple avec quelqu’un et qu’ils avaient rompu deux jours avant. Bref, c’était sa vie, pas la mienne, mais au fond, j’avais de l’espoir.
Une semaine après, Ange m’appela et demanda à me voir. J’acceptai aussi vite que flash. Elle m’a invité au même endroit où je lui avais avoué mes sentiments.
Elle était très belle et éblouissante ce jour-là, et son sourire angélique illuminait mon cœur et mon âme.
Elle m’a regardé dans les yeux et m’a dit :
— « Je n’aurais jamais cru que je puisse tomber amoureuse d’un mec en seulement deux semaines. Au début, je n’étais pas sûre, mais maintenant je le sais. Je suis folle amoureuse de toi, et ça, c’est arrivé dès la première semaine. Je devais mettre de l’ordre dans ma tête et dans mon couple, alors j’ai pris mes distances avec toi. Cette fois-ci, c’est bon. C’est avec toi que je veux être, Alty. Si tu veux encore de moi, alors... »
Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase que je l’embrassai directement, comme dans les films, et je lui dis :
— « Je t’ai tant cherchée. »
— « Ne cherche plus, tu m’as trouvée. »
Et ils se marièrent et vécurent heureux pour toujours… Oups ! On est encore loin de ça !
F. I. N